Jardiner en ville, planter des légumes sur les toits des immeubles, et en plein coeur de Paris : info ou intox, utopie ou réalité ? Cette idée serait idéale pour alimenter les zones urbaines et la population citadine en légumes frais, favorisant ainsi une consommation de proximité. Alors pourquoi ne pas installer des potagers sur les toits ? Des chercheurs et ingénieurs se penchent sur la question et voici leurs conclusions…

Dans une démarche toujours plus écologique et dans le cadre de développement durable, la solution de créer des potagers en ville est une idée lumineuse. Mais en ville la place est chère et rare. Cela n’a pas échappé à deux ingénieurs français, Nicolas Bel et Nicolas Marchal, qui ont trouvé pourtant une solution : les toits d’AgroParisTech, une école d’ingénieurs des métiers du vivant et de l’environnement dans le Ve arrondissement de Paris.

Voici le constat de leur analyse :

« Les expériences qui existent utilisent du terreau. Il est lourd et pose donc des problèmes de résistance des structures des bâtiments, mais il est aussi peu écologique. Il contient par exemple de la tourbe dont l’exploitation menace l’environnement » explique Nicolas Bel.
« On s’est intéressés au substrat qui devait être très léger et on a voulu faire quelque chose de plus écologique. Or, dans un écosystème, tous les déchets sont des ressources. Et des déchets, les villes en regorgent : bois d’élagage, restes de cuisine, feuilles… »

La première expérience est lancée…

Une équipe de chercheurs a planté sur les toits d’AgroParisTech des rangées de tomates et de salades, avec une technique de culture dite « en lasagnes », c’est-à-dire des couches superposées de bois et de compost, de terre, de marc de café avec du mycélium de pleurotes. La première récolte a été faite et soumise à des analyses pointues, notamment sur les effets nocifs possibles de la pollution urbaine.
Si l’expérience fonctionne, ce projet sera un véritable succès auprès des investisseurs immobiliers, et la mairie de Paris a déjà mis une option en espérant créer une quinzaine de jardins sur les toits d’ici à 2020. Ce concept « jardin sur les toits » aura certes un impact positif sur la valorisation des biens immobiliers, sur leur estimation à la revente ou location, que ce soit à Paris ou dans les agglomérations de moyenne taille.