Faut-il installer des panneaux solaires sur son toit ?


Qu’on les trouve esthétiques ou disgracieux, les panneaux solaires ont de plus en plus la côte sur le toits des Français. Et pour cause, l’investissement qu’ils représentent est facilement rentabilisé.

Panneaux solaires ou photovoltaïques, le distinguo

On distingue les panneaux solaires thermiques, qui ont vocation à piéger la chaleur, des panneaux solaires photovoltaïques, qui captent la lumière du jour et fonctionnent à la façon d’un générateur de courant continu.

La première option, la plus simple, la plus accessible et aussi la plus répandue, consiste à raccorder son installation de panneaux thermiques à un chauffe-eau solaire individuel (CESI). Le CESI peut produire entre 50 et 70% de la consommation annuelle en eau chaude. Hors aides, cette installation coûte en moyenne 7500 euros. La deuxième option est d’installer un système solaire combiné (SSC), qui fonctionne à la façon d’une chaudière à la fois pour le chauffage et l’eau chaude. A titre d’exemple, une surface de 10m2 de capteurs solaires permet de couvrir entre 30 et 50% des besoins d’un logement de 100m2, et le SSC coûte en moyenne 20 000 euros à l’installation sans compter les aides. Dans les deux cas, les panneaux solaires ont une production intermittente et ne permettront pas à la maison d’atteindre l’autonomie, et il faudra conserver un approvisionnement complémentaire au gaz ou à l’électricité. Cependant le solaire thermique constitue une solution écologique et toujours rentable sur le moyen terme.

L’autre possibilité, qui est envisageable en complément de la pose de panneaux thermiques, est la pose de panneaux photovoltaïques générateurs d’électricité. Le coût de cette technologie a baissé de 40% entre 2011 et 2014 sous l’effet des importations chinoises, la rendant plus accessible : 1m2 de panneau photovoltaïque vous coûtera en moyenne 1000 euros à l’installation. Le rendement dépend ensuite du niveau d’ensoleillement effectif, qui est en moyenne 30 à 40% plus élevé dans le sud de la France. Pour une famille avec deux enfants habitant une maison de 100M2 par exemple, la consommation annuelle d’électricité est environ de 3000 kWh. Or, dans de bonnes conditions d’orientation et d’ensoleillement, un panneau photovoltaïque moderne de 8m2 peut produire en moyenne 1000 kWh par an, soit le tiers de la consommation.

Revendre son électricité à EDF ?

Pour les particuliers disposant chez eux d’une surface photovoltaïque de 60m2 maximum, EDF rachète (au 2e trimestre 2014) l’électricité produite au tarif préférentiel de 27,94 centimes d’euro le kWh produit. A titre de comparaison, ce tarif est presque 6 fois plus élevé que le prix auquel EDF revend aux fournisseurs alternatifs l’électricité issue de ses centrales nucléaires. Ce tarif, garanti pour 20 ans, s’ajoute aux autres mesures de promotion de l’énergie solaire domestique : TVA réduite à 5,5% pour l’achat et l’installation du matériel si le logement sur lequel sont effectués les travaux est ancien de deux ans au moins, et la possibilité d’accéder à des aides locales en fonction de la zone de résidence.

En l’état actuel, les panneaux photovoltaïques sont donc un investissement viable, même en tenant compte des frais supplémentaires tels que le raccordement au réseau ou le remplacement de certaines pièces. Les coûts de départ se rentabilisent en 10 ans en moyenne et permettent d’envisager des revenus de plusieurs milliers d’euros sur l’ensemble du cycle de vie du système.

Attention cependant  : les dernières années ont vu une baisse des aides financières avec notamment la suppression du crédit d’impôt, le gouvernement cherchant à lutter contre les « profits abusifs » de certains gros producteurs. Le tarif préférentiel de rachat, lui-même, est en baisse constante (-2% par rapport au semestre précédent), son financement se faisant par le biais d’une taxe, la CSPE, dont le gouvernement souhaite réduire le poids sur les ménages. Si vous avez en tête d’investir dans le photovoltaïque, mieux vaut donc se décider sans attendre.